L’été caniculaire 2003 : ses effets sur les lacs

Vous souvenez-vous l’été dernier ? Au cours du mois de juin déjà, l’eau des lacs a atteint une température agréable pour la baignade, situation qui a durée jusqu’en septembre. Mais nombreux sont ceux qui se demandent si les températures élevées observées au cours de cette longue période caniculaire ont déployé des effets négatifs sur les poissons ou même sur les lacs. Entre-temps, la circulation de l’eau s’est opérée dans les lacs, ces derniers ont emmagasiné de l’oxygène et leurs eaux ont retrouvé leur température hivernale. Oui, mais l’été 2003 a-t-il laissé des traces dans les lacs ?

Alors que le lac de Constance, pour prendre un exemple, a enregistré son niveau historique le plus bas, un tel phénomène n’a pas été observé sur les lacs jurassiens grâce au système de régulation des niveaux. En revanche, et bien que les observations à ce sujet fassent défaut, il est quasi certain que les plantes aquatiques supérieures ont dû se développer de façon plus abondante que d’habitude. Les conditions climatiques stables et les températures élevées ont d’ailleurs aussi favorisé la croissance des algues microscopiques qui constituent le phytoplancton.

C’est plus particulièrement dans le lac de Morat que l’on a constaté un développement d’algues supérieur aux années précédentes. Cela s’est bien sûr traduit par une diminution drastique de la teneur en oxygène du lac puisque la décomposition des algues entraîne une surconsommation d’oxygène. La situation en février 2004 s’est nettement améliorée : le brassage de l’eau s’est effectué jusque dans les couches profondes, ce qui a assuré à nouveau leur saturation en oxygène. Pour ce qui concerne le lac de Bienne, sa teneur en oxygène dans les couches profondes s’est une fois de plus avérée non-conforme aux exigences de l’ordonnance fédérale sur la protection des eaux. Néanmoins, on n’a pas mis en évidence une aggravation marquée de la situation par rapport à 2002. Quant au lac de Neuchâtel, grâce à son immense volume d’eau, il n’a que peu réagi aux températures élevées de l’été.

Les poissons ont eux profité de la chaleur de l’eau et de la surabondance en nourriture. A l’inverse des poissons de rivières accablés par la chaleur, les poissons de lac ont toujours pu trouver des couches d’eau qui leur convenaient. Les pêcheurs des lacs jurassiens ont ainsi pu exprimé leur satisfaction sur les prises effectuées. En conclusion, on peut dire que l’été caniculaire 2003 n’a pas déployé d’effets négatifs sur les lacs jurassiens. Et finalement ce sont les baigneurs qui ont pu tirer un profit maximum des conditions idéales de temps et de température !